Le projet de kiosques dédiés aux personnes souffrant d’un handicap a été initié depuis plusieurs années dans la région de Tripoli. L’idée consiste à implanter des kiosques destinés au commerce de proximité en des endroits stratégiques de la ville, tels que définis par la Municipalité et dans le respect de l’environnement urbain.
Les kiosques sont fabriqués avec des matériaux de haute qualité et sont agréables sur le plan esthétique. L’installation électrique et tous les aménagements intérieurs sont pris en charge par l’AEP.
L’Association a déjà installé 9 kiosques dans Tripoli et ses alentours. Un suivi rigoureux a permis de s’assurer de la qualité de l’exécution. Ces petits points de vente débitent à longueur de journée des boissons, journaux, tickets, sandwiches, ou jus frais.
Depuis qu’il a été lancé, ce projet a permis l’insertion dans le marché du travail de plusieurs personnes en situation difficile et a engendré des bénéfices à tous les niveaux:
- Revenus additionnels à la ville à travers la location de l’emplacement.
- Expansion de la cité.
- Création de nouveaux emplois à l’intention des plus défavorisés.
- Restitution de la confiance en soi, de l’autonomie et de la dignité de la personne handicapée.
- Insertion des bénéficiaires dans le circuit économique et social.
- Inscription de ce projet dans le temps à travers son élargissement au Liban Nord.
Les fonds assurés par Emmaüs Montbéliard avec la contribution de l’AEP vont assurer l’implantation de six nouveaux kiosques, chacun accueillant deux personnes actives. Celles-ci seront choisies par l’AEP parmi les exclus et les marginalisés de la société. Elles suivront plusieurs sessions de formation qui leur permettront de gérer au mieux leur point de vente.
Haytham el Omar:
Comme la plupart des handicapés à Tripoli, Haytham avait des emplois précaires et aléatoires avant d’ouvrir son kiosque il y a 12 ans de cela.
Son stand est situé dans le quartier du Tell, Haytham y vend des DVD, des CD et de vieilles cassettes sur lesquelles il avait enregistré des séries arabes et américaines, des films et de la musique. En diffusant de la musique à tue-tête pour attirer des clients pendant l’après-midi, il a réussi à insuffler de la vie dans ce quartier qui connaissait une activité essentiellement diurne.
La Municipalité a d’ailleurs octroyé à Haytham un emplacement suffisamment grand pour contenir tout son stock. Il aimerait toutefois disposer d’un plus grand espace pour y vendre davantage d’articles, mais la situation instable est un frein à ses ambitions. Après chaque affrontement, les passants et les éventuels clients disparaissent pendant au moins une semaine. Pourtant, le revenu de Haytham a déjà augmenté de 15% avec l’agrandissement de son kiosque. Mais chaque incident sécuritaire lui coûte une semaine pleine sur le plan financier, puisqu'il souffre du manque de clients pendant des jours voire des semaines